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Samuel Beckett







de schrijver
Beckett werd geboren in 1906. Hij studeerde Frans, Italiaans en Engels aan het Trinity College in Dublin van 1923 tot 1927. Vlak daarna werd hij aangenomen als leraar in Parijs. Daar ontmoette hij James Joyce, die een enorme invloed op hem had. In 1930 ging hij terug naar Ierland en werkte aan het Trinity College, maar vertrok weer na 2 jaar. Hij reisde door Europa en vestigde zich uiteindelijk permanent in Frankrijk. Hij publiceerde daar een kritische studie van het werk van Marcel Proust.


Beckett is het meest beroemd geworden door het toneelstuk Waiting for Godot (uitgebracht in 1952 in het Frans (En attendant Godot), Engelse vertaling uitgebracht in 1955). Omdat zijn stukken na 1947 vrijwel alle in het Frans geschreven zijn, wordt hij samen met Ionesco gezien als de beste Franse toneelschrijver van de twintigste eeuw. Hij vertaalde zijn stukken zelf in het Engels.

De theaterstukken die hij schreef zijn kaal, minimalistisch en diep pessimistisch over menselijke natuur en de lotsbestemming van de mens. Na zijn laatste boek, How it is, werden zijn thema's ook steeds cryptischer.

Hij kreeg de Nobelprijs voor de Literatuur in 1969.
Hij ligt begraven op het Cimetière du Montparnasse in Parijs.


het boek: En attendant Godot

Verhaal

Samenvatting

Acte 1

Estragon , un vagabond est assis par terre et se débat avec une chaussure trop étroite.Survient,  Vladimir, un autre clochard . Il est très heureux de retrouver Estragon qu’il a quitté la veille. Les deux hommes se mettent à parler de chose et d’autre. Estragon est obnubilé par sa chaussure qui lui fait un mal horrible. Vladimir, lui, médite sur le suicide, la culpabilité, la repentance.  Ils attendent tous deux la venue improbable de Godot. Ils ne savent pas vraiment qui il est , mais espèrent qu’il apportera une réponse à toutes leurs attentes.  Celui-ci n’arrivant pas, Vladimir et Estragon se mettent à parler, comme pour occuper le temps, comme pour combler le vide et le silence qui surviendraient si la parole n’était pas présente. Ils se disputent, se réconcilient et parlent aussi du suicide.Au lieu de Godot, deux nouveaux personnages apparaissent :  Pozzo et Lucky, le second étant, comme un chien, tenu en laisse par le premier. Pozzo fouette Lucky et l’injurie. Il semble  représenter le pouvoir et  l’autorité. Lucky, lui, parait être son esclave. Pour distraire Vladimir et Estragon, Pozzo demande à Lucky de danser et de penser à voix haute.  Puis ils s’en vont laissant seuls Vladimir et Estragon.Un jeune garçon apparaît et annonce à Vladimir et Estragon que Godot ne viendra pas ce soir, mais peut-être demain.

Acte 2  

Le second acte ressemble étrangement au premier. L’action se déroule le lendemain au même endroit , à la même heure. Quelques changements sont pourtant perceptibles.L’arbre compte maintenant quelques feuilles.  Les deux clochards Vladimir et Estragon imitent Pozzo et Lucky. Puis ces deux derniers réapparaissent . Le premier est  devenu aveugle et le second est frappé de mutisme. Le jeune garçon effectue une nouvelle visite. Il affirme pourtant n’être pas venu la veille. Il informe les deux clochards que Godot reporte à nouveau son rendez-vous. Vladimir et Estragon songent à se pendre, mais la ceinture d’Estragon n’est pas assez solide.Les dernières répliques de la pièce sont les mêmes que celles de la fin du premier acte : Vladimir demande : «  Alors, on y va ? » et Estragon de lui répondre : «  Allons-y ! »  
 

Waar en wanneer 
1- Temps
La pièce commence le soir, peu commun (unité de temps => une pièce devait durer une journée, l’action commençait donc le matin).
Une seule allusion au passé (1900).
Peu d’indications qui permettent de situer la pièce, époque incertaine.
Répétition de ce qui est déjà connu (« revoilà », « revoir », « de même »).

2- Lieu
Des vagabonds sur une route.
Décor : un arbre, une pierre très sobre, => décor dépouillé,  qui figure la misère.
Cadre neutre et indéfini.

=> Non-respect des règles classiques
http://bacdefrancais.net/en_attendant_godot_exposition.php

personages
* Les deux personnages forment une sorte de « couple », allusion à un passé glorieux mais révolu : « on portait beau alors » « maintenant on ne nous laisserait même pas monter » => les personnages se connaissent depuis longtemps. A l'inverse, le présent est fait d'errances.
Des personnages malmenés par la vie, vagabonds. Dans le théâtre classique, ces personnages ne seraient pas des héros => Ce sont des antihéros, allant à l'encontre des pièces de théâtre plus classiques.
Les objets ont une importance symbolique : les chaussures (Estragon) => très terre à terre, le chapeau (Vladimir), côté plus cérébral.
La relation entre les deux personnages semble tendue : Vladimir est enthousiaste alors qu'Estragon est cassant, ce qui crée un décalage entre les personnages.
=> Relation compliquée entre les deux personnages, peut-être inspirée par des héros célèbres.
Personnages qui communiquent mal : silence, répliques courtes => non dialogue, récurent chez Beckett et Ionesco. 

* Elle met en scène deux couples de personnages — les clochards Estragon et Vladimir, les maître et esclave Pozzo et Lucky — et répète le même scénario sur deux actes. 
http://www.alalettre.com/beckett-oeuvres-godot.php
 
thema: 
En attendant Godot de Beckett est donc en rupture avec le théâtre dramatique et s'inscrit dans le théâtre de l'absurde, fruit des bouleversements du siècle, avec un décor dénué, un cadre temporel confus et cyclique, des personnages anti-héros et une action qui restera niée tout au long du récit. Le théâtre de l’absurde dit beaucoup plus que ce qu’il n’y parait aux premiers abords, il faut voir la dimension métaphysique.





Verhaaltechniek



schrijfstijl
Het is geschreven in dialoogvorm. Ook zijn er kleine aanwijzingen van wat de personages doen. Het is een toneelscript. Het is geschreven in de tegenwoordige tijd. De personages communiceren met korte simpele zinnetjes.


Impression de farce. Registre comique quand les personnages veulent s’embrasser.
Aucune action : dénuement du décor, actions insignifiantes (ex.: fermeture de braguette « pas de laisser aller dans les petites choses »), mais qui ont de l’importance puisqu’il ne se passe rien d’autre.
Rien qui indique un projet : on est aux antipodes du théâtre traditionnel, les personnages vivent au jour le jour, aucune réflexion sur le futur.
Tout est fait pour dérouter le spectateur.
Actions vides de sens, qui stagnent, il ne se passe rien.
La pièce commence avec une expression paradoxale : « rien à faire » => double sens.
Les personnages manquent de repère : le flou du décor, du temps, cela tourne à vide, d’où théâtre de l’absurde.


literatuurgeschiedenis 
 

eerste publicatie 
En attendant Godot a été publié en 1952


stroming
Après la première et la deuxième guerres mondiales, la société de la seconde moitié du XXème siècle aspire au changement dans une volonté de s'éloigner de la violence et des barbaries. Ces changements se traduisent dans le théâtre de l'absurde par un emprunt à la tradition mais l'accession à une forme de modernité.



waardeoordeel
Roger Blin qui le premier, en 1953, a créé  En Attendant Godot évoque cette pièce :
Je venais de monter la Sonate des spectres de Strindberg à la Gaîté-Montparnasse dont j’étais alors devenu à la fois le Gérant et le Directeur (il y a de cela bien plus de dix ans !), quand j’ai fait la connaissance de Samuel Beckett. Il était venu assister à mon spectacle, et comme il l’avait trouvé valable, il était revenu à la Gaîté. Ce qui lui avait plu aussi c’était que la salle était presque vide. Quelques jours après notre rencontre, il m’envoya le manuscrit de sa pièce, En attendant Godot que je lus, sans découvrir aussitôt le fond de l’œuvre. C’est plus tard que je m’en suis rendu compte: cela allait très loin !
Ce qui m’avait passionné, à première lecture, c’était la qualité du dialogue: il n’y avait pas un mot " littéraire a, ni même une image et c’était profondément Iyrique. Ces phrases parlées, très courtes, exprimaient un mélange de parodie et de gravité, qui déchiraient. J’étais sensible, en particulier, à la pudeur de Beckett devant l’émotion de ses personnages (toute échappée de sensiblerie était stoppée net par une grossièreté ou par un jeu de mots). Le comique de ses personnages était un comique de cirque. L’ensemble de l’œuvre me donnait l’impression de l’infini, en ce sens que la pièce aurait pu se prolonger durant quatre ou cinq actes. Seul élément de progression: les personnages s’enfoncent toujours un peu plus à chaque acte. J’ai essayé alors d’exprimer tout cela dans la mise en scène (surtout la pudeur des personnages à la fin devant leur émotion: de là, un jeu assez sec). J’ai refusé aussi le parti-pris des AngloSaxons qui permet beaucoup trop à mon avis une interprétation évangélique favorisant l’exégèse chrétienne.
Après la lecture de cette pièce. à l’époque, j’ai proposé à mes associés de la monter à la Gaîté-Montparnasse. Ils n’ont pas voulu en entendre parler. Ce qui a été regrettable pour notre théâtre: Beckett nous aurait sauvé momentanément de la faillite. Quand je me suis adressé, ensuite, à d’autres théâtres, on m’a ri au nez ! Cela a duré ainsi pendant trois ans ! Un jour, finalement, Georges Neveux, membre de la commission d’Aide à la Première Pièce, s’est emballé pour Godot; on m’a distribué une petite somme choisie parmi l’échantillonnage réparti régulièrement entre les drames historiques, les pièces religieuses et une pseudo Avant-Garde. Grâce à cette aumône, j’ai monté En attendant Godot au Théâtre de Babylone (aujourd’hui disparu), chez Jean-Marie Serreau. L’accueil de la presse fut formidable. Mais personne, je tiens à le dire, n’a fait fortune avec cette pièce !
Le spectacle a eu une centaine de représentations, puis, la pièce a été reprise plusieurs fois à Paris, j’ai présenté Godot à Zurich, en Hollande, en Allemagne. Le public, les gens simples, surtout, en Allemagne, étaient bouleversés. Pour comprendre et ressentir Beckett, on ne doit jamais avoir de préjugés à la base: le rationalisme ou la politique empêchent de communiquer avec cette œuvre.

artikelen
De Amerikaanse schrijfster Deirdre Bair, die vorige week in Nederland was, schreef geruchtmakende biografieen van Samuel Beckett en Simone de Beauvoir. 
http://nrcboeken.vorige.nrc.nl/recensie/deirdre-bair-over-de-schrijversbiografie-voor-beckett-wilde-beauvoir-niet-onderdoen


De van Dublin naar Parijs geëmigreerde Samuel Beckett (Nobelprijswinnaar in 1969) is vooral bekend door absurdistische toneelstukken als En attendant Godot (1952) en Happy Days (1961). Toch debuteerde hij met een roman: in Murphy (1938) voerde hij de eerste van vele zoekende en in totale verwarring verkerende hoofdpersonen op, en experimenteerde hij met de stream of consciousness die door zijn vriend en leermeester Joyce beroemd was gemaakt. 
http://nrcboeken.vorige.nrc.nl/schrijver/beckett-samuel





https://www.youtube.com/watch?v=AzT-mG0aAuk






Al vrij gauw vanaf de eerste opvoeringen werd Godot gezien als een stuk waarin het moderne levensgevoel van de naoorlogse jaren vorm werd gegeven: het absurde, nihilistische en uitzichtloze van het bestaan, gecombineerd met de onmacht om dat bestaan adequaat in taal uit te drukken.
http://www.nopapers.nl/DiZijn/wie/lit/auteur/SamuelBeckett/



syllabus




SAMUEL BECKETT 1906 – 1989

Biografie

S amuel Beckett wordt geboren in een voorstadje van Dublin, Ierland.
In 1927 behaalt hij aan het Trinity College in Dublin een graad in Italiaans en Frans en hij werkt twee jaar als gastdocent Engels in Parijs. In die periode leert Beckett James Joyce kennen, die een enorme indruk op hem maakt en zeer bepalend is geweest voor zijn verdere ontwikkeling als auteur. Omdat zijn stukken na 1947 vrijwel allemaal in het Frans geschreven zijn, wordt hij samen met Ionesco gezien als de beste Franse toneelschrijver van de twintigste eeuw. Hij vertaalde zijn stukken zelf in het Engels. In 1969 ontvangt Samuel Beckett de Nobelprijs voor literatuur, o.a. vanwege de wijze waarop hij in zijn werk het 'moderne levensgevoel' vorm heeft gegeven.

Schrijverschap

Samuel Beckett schrijft naast 19 toneelstukken ook romans, hoorspelen, gedichten, verhalen, essays en filmscripts. Hij vertaalt zijn eigen werk van het Frans in het Engels of omgekeerd, hoewel hij het merendeel van zijn werk in het Frans schrijft. Daarnaast is hij actief als adviseur en regisseur bij de uitvoering van zijn stukken en scripts. Verreweg het bekendst wordt hij met het stuk En attendant Godot (Wachten op Godot) , dat nog altijd wereldwijd op het repertoire van toneelgroepen staat. De theaterstukken die hij schrijft zijn kaal, minimalistisch en diep pessimistisch over menselijke natuur en de lotsbestemming van de mens. In zijn latere werk worden zijn thema's ook steeds cryptischer.

Samuel Beckett, En Attendant Godot, 1953

E n Attendant Godot beleefde zijn première in 1953 in het Théatre de Babylone in Parijs. De recensenten waren over het algemeen positief over het stuk, het publiek hopeloos verdeeld. Dit laatste leidde zelfs tot een handgemeen tussen voor- en tegenstanders tijdens één van de eerste opvoeringen, als gevolg waarvan de reputatie van het stuk in een klap was gevestigd. Beckett vertaalde het stuk in 1954 in het Engels en de eerste Engelstalige uitvoering vond plaats in 1955 in Londen. Misschien wel het meest confronterende voor het publiek dat de allereerste uitvoering meemaakte was dat er helemaal geen sprake is van een verhaallijn met een duidelijk plot. Twee zwervers, Vladimir (Didi) en Estragon (Gogo) wachten bij een dode boom op iemand die ze Godot noemen. Wie Godot is en waarom de beide mannen op hem wachten blijft onduidelijk. In het eerste bedrijf hebben ze een vreemde ontmoeting met twee andere mannen, Lucky en Pozzo en in beide bedrijven verschijnt een naamloze jongen als boodschapper van Godot, beide keren met de mededeling dat Godot helaas niet kan komen.
In het tweede bedrijf heeft de boom enkele groene bladeren. In wezen bestaat het grootste deel van het stuk uit dialogen tussen Estragon en Vladimir, die even zo vaak twee monologen zijn.
Al vrij gauw na de eerste opvoeringen werd Godot gezien als een stuk waarin het moderne levensgevoel van de naoorlogse jaren vorm werd gegeven: het absurde, nihilistische en uitzichtloze van het bestaan, gecombineerd met de onmacht om dat bestaan adequaat in taal uit te drukken. Vooral het onvermogen van de verbale communicatie bleef sindsdien een kenmerk van Beckett's werk en in zijn latere stukken werd zijn taal steeds schraler en kariger, zoveel mogelijk terug gebracht tot de essentie. Tegelijk is juist het absurde in Wachten op Godot ook dermate absurdistisch, dat er veel te lachen valt om de merkwaardige tweespraken tussen Vladimir en Estragon.







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«Route à la campagne, avec arbre. Soir. Estragon, assis sur une pierre, essaie d'enlever sa chaussure. Il s'y acharne des deux mains, en ahanant. Il s'arrête, à bout de forces, se repose en haletant, recommence. Même jeu. Entre Vladimir.

ESTRAGON
(renonçant à nouveau) : Rien à faire.
VLADIMIR
(s'approchant à petits pas raides, les jambes écartées) : Je commence à le croire. (Il s'immobilise) J'ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable. Tu n'as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant au combat. A Estragon) Alors ? te revoilà, toi.
ESTRAGON : Tu crois ?
VLADIMIR : Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours.
ESTRAGON : Moi aussi.
VLADIMIR : Que faire pour fêter cette réunion ?
(Il réfléchit) Lève-toi que je t'embrasse. (Il tend la main à Estragon)
ESTRAGON (avec irritation) : Tout à l'heure, tout à l'heure.
Silence.
VLADIMIR
(froissé, froidement) : Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit ?
ESTRAGON : Dans un fossé.
VLADIMIR
(épaté) : Un fossé ! où ça ?
ESTRAGON
(sans geste) : Par là.
VLADIMIR : Et on ne t'a pas battu ?
ESTRAGON : Si... Pas trop.
VLADIMIR : Toujours les mêmes ?
ESTRAGON : Les mêmes ? Je ne sais pas.
Silence.
VLADIMIR : Quand j'y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision) Tu ne serais plus qu'un petit tas d'ossements à l'heure qu'il est, pas d'erreur.
ESTRAGON
(piqué au vif) : Et après ?
VLADIMIR
(accablé) : C'est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité) D'un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900.
ESTRAGON : Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.
VLADIMIR : La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter.
(Estragon s'acharne sur sa chaussure) Qu'est-ce que tu fais ?
ESTRAGON : Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?
VLADIMIR : Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.
ESTRAGON
(faiblement) : Aide-moi !
VLADIMIR : Tu as mal ?
ESTRAGON : Mal ! Il me demande si j'ai mal !
VLADIMIR
(avec emportement) : Il n'y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m'en dirais des nouvelles.
ESTRAGON : Tu as eu mal ?
VLADIMIR : Mal ! Il me demande si j'ai eu mal !
ESTRAGON
(pointant l'index) : Ce n'est pas une raison pour ne pas te boutonner.
VLADIMIR
(se penchant) : C'est vrai. (Il se boutonne) Pas de laisser-aller dans les petites choses.
ESTRAGON : Qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.
VLADIMIR
(rêveusement) : Le dernier moment... (Il médite) C'est long, mais ce sera bon. Qui disait ça?»

Vragen

  1. Welke kenmerken van een traditioneel toneelstuk heeft dit stuk?
  2. Welke kenmerken van een absurd toneelstuk heeft dit stuk?




    Samuel Beckett, En Attendant Godot, 1953

    Beckett is een Ier. Hij vertaalt zijn eigen werk van het Frans in het Engels of omgekeerd, hoewel hij het merendeel van zijn werk in het Frans schrijft.

    korte inhoud: En Attendant Godot beleefde zijn première in 1953 in Parijs. De recensenten waren over het algemeen positief over het stuk, het publiek hopeloos verdeeld. Dit laatste leidde zelfs tot een handgemeen tussen voor- en tegenstanders tijdens één van de eerste opvoeringen, als gevolg waarvan de reputatie van het stuk in een klap was gevestigd. Misschien wel het meest confronterende voor het publiek dat de allereerste uitvoering meemaakte was dat er helemaal geen sprake is van een verhaallijn met een duidelijk plot. Twee zwervers, Vladimir (Didi) en Estragon (Gogo) wachten bij een dode boom op iemand die ze Godot noemen. Wie Godot is en waarom de beide mannen op hem wachten blijft onduidelijk. In het tweede bedrijf heeft de boom enkele groene bladeren. Al vrij gauw na de eerste opvoeringen werd Godot gezien als een stuk waarin het moderne levensgevoel van de naoorlogse jaren vorm werd gegeven: het absurde, nihilistische en uitzichtloze van het bestaan, gecombineerd met de onmacht om dat bestaan adequaat in taal uit te drukken.

    fragment
    acte 1
    «Route à la campagne, avec arbre. Soir. Estragon, assis sur une pierre, essaie d'enlever sa chaussure. Il s'y acharne des deux mains, en ahanant. Il s'arrête, à bout de forces, se repose en haletant, recommence. Même jeu. Entre Vladimir.
    ESTRAGON (renonçant à nouveau) : Rien à faire.
    VLADIMIR (s'approchant à petits pas raides, les jambes écartées) : Je commence à le croire. (Il s'immobilise) J'ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir, sois raisonnable. Tu n'as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. (Il se recueille, songeant au combat. A Estragon) Alors ? te revoilà, toi.
    ESTRAGON : Tu crois ?
    VLADIMIR : Je suis content de te revoir. Je te croyais parti pour toujours.
    ESTRAGON : Moi aussi.
    VLADIMIR : Que faire pour fêter cette réunion ? (Il réfléchit) Lève-toi que je t'embrasse. (Il tend la main à Estragon)
    ESTRAGON (avec irritation) : Tout à l'heure, tout à l'heure.
    Silence.
    VLADIMIR (froissé, froidement) : Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit ?
    ESTRAGON : Dans un fossé.
    VLADIMIR (épaté) : Un fossé ! où ça ?
    ESTRAGON (sans geste) : Par là.
    VLADIMIR : Et on ne t'a pas battu ?
    ESTRAGON : Si... Pas trop.
    VLADIMIR : Toujours les mêmes ?
    ESTRAGON : Les mêmes ? Je ne sais pas.
    Silence.
    VLADIMIR : Quand j'y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... (Avec décision) Tu ne serais plus qu'un petit tas d'ossements à l'heure qu'il est, pas d'erreur.
    ESTRAGON (piqué au vif) : Et après ?
    VLADIMIR (accablé) : C'est trop pour un seul homme. (Un temps. Avec vivacité) D'un autre côté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité, vers 1900.
    ESTRAGON : Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie.
    VLADIMIR : La main dans la main on se serait jeté en bas de la tour Eiffel, parmi les premiers. On portait beau alors. Maintenant il est trop tard. On ne nous laisserait même pas monter. (Estragon s'acharne sur sa chaussure) Qu'est-ce que tu fais ?
    ESTRAGON : Je me déchausse. Ça ne t'est jamais arrivé, à toi ?
    VLADIMIR : Depuis le temps que je te dis qu'il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m'écouter.
    ESTRAGON (faiblement) : Aide-moi !
    VLADIMIR : Tu as mal ?
    ESTRAGON : Mal ! Il me demande si j'ai mal !
    VLADIMIR (avec emportement) : Il n'y a jamais que toi qui souffres ! Moi je ne compte pas. Je voudrais pourtant te voir à ma place. Tu m'en dirais des nouvelles.
    ESTRAGON : Tu as eu mal ?
    VLADIMIR : Mal ! Il me demande si j'ai eu mal !
    ESTRAGON (pointant l'index) : Ce n'est pas une raison pour ne pas te boutonner.
    VLADIMIR (se penchant) : C'est vrai. (Il se boutonne) Pas de laisser-aller dans les petites choses.
    ESTRAGON : Qu'est-ce que tu veux que je te dise, tu attends toujours le dernier moment.
    VLADIMIR (rêveusement) : Le dernier moment... (Il médite) C'est long, mais ce sera bon. Qui disait ça?» 

    vertaling fragment