Trois femmes puissantes, trois parcours de vie, trois combats et de nombreux personnages déterminés à rester fidèles à eux-mêmes malgré les situations inextricables auxquelles ils doivent faire face. Les «lentes circonvolutions» propres au style de Marie NDiaye entraînent le lecteur dans les régions floues du subconscient et l'invitent à réfléchir à la valeur des choses, au pouvoir de l'individu face à l'adversité et à l'universalité de la condition humaine.
Les trois récits qui constituent le roman se déroulent à différents endroits mais maints détails les rattachent tous au Sénégal: 'Le soleil', Reubeuss, Grand-Yoff, le Plateau, le Lycée Mermoz sont autant de noms qui évoquent Dakar. Toutefois, ce sont moins les lieux où se déroule l'action qui donnent sa cohérence au roman que les forces pernicieuses qui empêchent les personnages de réaliser leurs rêves et leurs ambitions. Et bien que ces forces inhibitrices prennent une forme différente dans chaque histoire, elles expriment toutes le même désarroi, la même impuissance associée aux traumas d'une enfance dominée par les problèmes familiaux, que ce soit la perte d'un être cher, l'intimidation, le rejet parental ou l'impossible réconciliation d'un père admiré avec ses crimes.
Si, dans leur ensemble, les récits montrent qu'il est possible à l'individu de s'affranchir des obsessions qui pourrissent sa vie et dénaturent ses relations avec autrui, ils montrent aussi combien il est difficile d'échapper aux démons qui nous hantent. Chaque personnage est différent en termes d'occupation et de classe sociale, mais ni la fortune ni le niveau de vie ne comptent pour grand chose face aux traumatismes affectifs hérités d'une enfance perturbée. Et cela d'autant plus que les spectres du passé qui remontent du plus profond de leur inconscient pour les tourmenter ne sont pas faciles à identifier.
Les inhibitions qui compromettent les relations de Norah avec autrui, dans le premier récit du volume, en font foi. Devenue avocate à force de travail et de persévérance, elle aurait pu être une femme d'affaires épanouie et sure d'elle. Mais, la réalité est tout autre. Un sourd tourment la poursuit depuis le jour où son père l'a abandonnée avec sa mère, emmenant son petit frère avec lui et la traitant par la suite de vilain petit canard indigne de son amour. Traumatisée par ce rejet paternel, elle se réfugie dans un univers où se mêlent la discipline, la frugalité et une morale austère justifiant à ses yeux la conduite ignominieuse de son père et ses propos indignes. Incapable de les condamner, elle se conduit comme si elle était coupable de ne pas être à la hauteur de ses attentes, s'astreignant à corriger les défauts qu'elle imagine être les siens. Ce n'est qu'après avoir admis que si son père était parti, elle n'y était pour rien, et que si il l'avait rejetée, elle n'en était pas davantage responsable, qu'elle peut enfin se débarrasser du sentiment de culpabilité qui l'habite. Du même coup, renouant avec les plaisirs simples de la vie, elle peut réapprendre à faire confiance aux autres, apprécier l'imprévu et prendre la juste mesure de la tranquille animation du badinage de son partenaire avec leurs enfants (p.68).
La seconde histoire met elle aussi en évidence les méfaits de comportements parentaux impossibles à gérer par leur enfant. Rudi, un petit garçon précoce devenu un professeur de littérature, a réussi à oublier les images d'un père assassin et il semble s'accommoder du racisme d'une mère bigote. Mais une succession d'événements imprévus l'obligent à regarder la vérité en face et, incapable d'accepter un héritage qui devient chaque jour plus pesant, il s'enfonce lentement dans un univers dominé par la colère, le dégoût de soi, l'amertume, la confusion et le désespoir, entraînant sa femme Fanta avec lui dans sa descente en enfer. Mais comme Norah, il reprend pied lorsqu'il réussi à admettre qu'aucun devoir filial ne l'oblige à être partie prenante de la bigoterie et des crimes de ses parents. Socialement détruit, mais réconcilié avec lui-même, un nouveau chapitre de sa vie s'ouvre alors à lui, riche de la possibilité de reconquérir l'amour de Fanta et de son fils Djibril.
Les aléas de la vie de Khady qui forment la trame de la troisième partie de l'ouvrage, sont sans doute les plus poignants. Ils expriment aussi de façon dramatique les méfaits de l'exclusion, de l'exploitation et des ravages de l'enfance délaissée. Khady n'a guère plus de vingt ans lorsqu'elle cherche refuge chez ses beaux-parents où elle ne récolte que des insultes à la mort de son mari. Cet accueil hostile fait écho à celui de toutes les familles où le hasard de la vie l'a conduite durant son enfance, souvent vilipendée et toujours exploitée. Comme Norah et Rudi, elle s'enferme dans un univers clos et maintient les autres à distance, « un état de stupeur mentale qui l'empêchait de comprendre ce qui se passait autour d'elle [et où] elle avait l'impression de dormir d'un sommeil blanc, léger, dépourvu de joie comme d'angoisse. » (p.253). Cette aptitude à échapper aux tribulations de son existence lui permet de survivre non seulement à l'abandon de ses parents et au sort réservé aux enfants rejetés, mais aussi aux terribles épreuves dont est jalonnée son errance au cœur du Sahara dans l'espoir de rejoindre la France. Comme bien d'autres personnes prises au piège d'une fuite désespérée en direction d'une destination évanescente, son voyage s'achève en tragédie. Réfugiée en elle-même, broyée par le système et exploitée de manière éhontée par son entourage depuis son plus jeune âge, Khadi n'en réussit pas moins, comme Norah et Rudi, à prendre en main sa destinée et à croire, contre vent et marée qu'elle est unique et irremplaçable, « quand bien même nul être sur terre n'avait besoin ni envie qu'elle fût là » (p.253-54).
La prose dense et recherchée de Marie NDiaye suit les méandres d'intrigues qui progressent pas à pas, portées par la luxuriance des mots et des phrases. Cette manière d'écrire invite à la réflexion; elle pousse chacun à donner libre cours à son imagination car aucun détail ne semble être insignifiant. Lorsque l'on apprend par exemple que Khady est une lointaine cousine de Fanta, qui est elle même la femme de Rudi, et que ce dernier travaille non loin d'un domaine viticole acheté par un ami australien, le lecteur des antipodes y voit un coup d'oeil de l'auteure et, comme par enchantement, il a l'impression que Khady est beaucoup plus proche de lui qu'il ne le pensait; que la théorie des six degrés de séparation établie par Frigyes Karinthy il y a un siècle [1] n'a rien perdu de son actualité. Plus est, le nombre considérable de personnages circulant entre le Sénégal et la France, dans les deux sens et pour les raisons les plus diverses, ajoutent à l'impression que le monde se rétrécit de plus en plus et que la tyrannie des distances de jadis est en train de céder le pas aux affres de la proximité que certains trouvent bien difficiles à gérer.
Sachant le soin apporté par Marie NDiaye à la construction de ses textes, d'autres détails, éveillent la curiosité du lecteur. Pourquoi, se demande-t-il par exemple, deux hommes différents mais ayant tous deux acheté un village de vacances dans la petite ville de Dara Salam à des époques différentes apparaissent-ils dans deux des récits. Ce remodelage du même personnage affairiste courant à sa perte a-t-il pour but de souligner que les deux récits dans lesquels ils figurent explorent la même problématique d'un point de vue différent ? Ou que « le crime ne paie pas » quelle que soit la fortune et la classe socio-professionnelle d'un individu; ou encore, que l'on court au désastre lorsqu'on fait passer l'argent avant la compassion, la soumission des enfants avant leur bonheur, le bien-être des garçons avant celui des filles? Peut-être. Un des mérites de la fiction, c'est de permettre au lecteur de faire des conjectures et d'attribuer à une auteure qui n'est pas là pour le contredire, le bénéfice de son inventivité.
De même, en retrouvant Fanta dans le dernier récit, alors qu'on vient de l'abandonner dans le second, on se dit: « Tiens, que vient-elle faire ici ? » car sa présence est loin d'être essentielle au déroulement de l'intrigue. On pause, et le temps de se remémorer les énormes difficultés qu'elle a rencontrées lorsqu'elle est arrivée en France dans le sillage de son mari, on se rend compte qu'en l'espace d'une demi ligne, la narratrice nous rappelle les conséquences de l'intox dont est victime le public sénégalais en ce qui concerne la vie qui attend la plupart des expatriés en France. Elle souligne les illusions de la famille de Fanta restée au pays et son ignorance de la situation précaire de leur parente. Cette brève allusion à Fanta dont on connaît le parcours et les difficultés permet aussi aux lecteurs d'évaluer à sa juste mesure la suprême iniquité des beaux-parents de Khady qui, pour se défaire de leurs obligations familiales, envoient leur belle-fille à sa perte sans sourcilier.
A l'époque du texto, la densité du style de Marie NDiaye n'emballera peut-être pas le lecteur pressé. Comme le dit l'un d'eux: « les personnages (ici, plutôt, le personnage de chaque nouvelle) sont explorés jusque dans les moindres recoins de leurs pensées et motivations. Mais cela ralentit outre mesure le flux de l'histoire, qui tarde à avancer » [2]. Paradoxalement, c'est cette progression lente et mesurée que les aficionados d'un style ample et raffiné apprécieront dans ce roman: les phrases savamment travaillées, le vocabulaire riche et foisonnant, l'usage tout naturel du subjonctif, une écriture assurée et souveraine, et une lente progression de la narration qui suscite la réflexion. Le plaisir est double lorsque l'on partage les préoccupations sociales d'une narratrice qui suggère que faire entendre raison aux responsables du malheur d'autrui est moins important que de reprendre en main sa propre destinée. En soulignant que les individus peuvent vaincre les démons qui les poussent à leur perte et, en fin de compte, être libres, l'auteure donne un tour résolument positif à un ouvrage portraiturant par ailleurs un univers dominé par les tragédies.
Au fil des pages, le lecteur côtoie toutes sortes de personnages, des jeunes et des vieux, des noirs et des blancs, des hommes et des femmes; et s'il est vrai que le roman souligne la résilience de « trois femmes puissantes », l'ouvrage explore aussi de manière beaucoup plus large le sens de la vie, la fragilité humaine et paradoxalement sa résistance, le pouvoir de la pensée et l'universalité de l'existence humaine qui, au-delà de sa multiplicité, transcende les genres, les races, les époques et la géographie. Comme le souligne Sébastien Lévrier: « Trois femmes puissantes nous entraîne dans les relations franco-africaines, mais aussi bien plus loin, dans les bouleversements familiaux, dans les relations interpersonnelles, dans l'humanité qui reste toujours dans les plus atroces épreuves. Trois femmes puissantes est l'accomplissement d'une œuvre foisonnante, dont le prix Goncourt participe à consacrer la qualité. Un roman dense, fort, qui laisse des marques ».[2] A lire.
Notes
1. Frigyes Karinthy. "Chain-Links" (1929). Translated from Hungarian by Adam Makkai [http://djjr-courses.wdfiles.com/local--files/soc180:karinthy-chain-links/Karinthy-Chain-Links_1929.pdf]. Consulté le 25 janvier 2014.
2. Jean-Pierre, "Goodreads" 26 avril 13. [http://www.goodreads.com/book/show/13155297-three-strong-women]. Consulté le 16 mai 2014
3. Sébastien Lévrier. "Le Globe lecteur". 24 janvier 2010. [http://www.leglobelecteur.fr/index.php?post/2010/01/24/Marie-Ndiaye-Trois-femmes-puissantes]. Consulté le 25 janvier 2014.
Lire aussi la "Rencontre avec Marie NDiaye" qui a eu lieu à la librairie Dialogues, à Brest, le 15 octobre 2009 à l'occasion de la parution de son roman "Trois femmes puissantes" (Gallimard), Prix Goncourt 2009. [http://www.youtube.com/watch?v=8h68gcF_aXk]. Consulté le 25 janvier 2014.
Editor (jeanmarie.volet@uwa.edu.au)
The University of Western Australia/School of Humanities
Created: 1-July-2014
http://aflit.arts.uwa.edu.au/reviewfr_ndiaye14.html
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Marie NDIAYE, Une femme puissante
Trois femmes puissantes, c’est ce que sont ces trois femmes isolées, fragiles, vouées à la solitude, à la douleur de l’exil, mal aimées et coupables de le savoir. La force qu’elles vont puiser dans les profondeurs du malheur, au moment où elles se trouvent démunies comme elles ne se souviennent pas l’avoir déjà été, va les transporter et les entraîner avec une énergie jusqu’alors inconnue d’elles. Un démon est assis sur le ventre de ces trois femmes et elles n’auront de cesse de l’en déloger.
La première de ces trois femmes puissantes, c’est Norah, une avocate de trente-huit ans qui, sur l’injonction de son père qu’elle n’a pas revu depuis vingt ans, quitte sa vie parisienne pour rejoindre Dakar, afin de résoudre une affaire cruciale dont elle ignore tout. Dès qu’elle s’est approchée de la maison, Norah a ressenti la présence de son père avant même de le voir et un étrange malaise l’a saisie à la vue de « cet homme irradiant et déchu dont un monstrueux coup de masse sur le crâne semblait avoir ravalé les proportions harmonieuses (qu’elle) se rappelait à celles d’un gros homme sans cou, aux jambes lourdes et brèves. » Les retrouvailles avec ce père tyrannique, gênées et gauches, font aussitôt regretter à Norah d’avoir abandonné sa fille, Lucie, avec son compagnon et sa propre fille, à Paris. Inquiète, en colère contre ce vieux père muet au vague relent de moisi, elle s’abandonne au désespoir et à la culpabilité : « Elle n’arrivait plus aujourd’hui à reconnaître l’amour sous la déception, elle n’avait plus l’espoir d’une vie de famille ordonnée, sobre, harmonieuse. Elle avait ouvert sa porte et le mal était entré, souriant et doux et obstiné. (…) après des années d’austère édification d’une existence honorable, elle avait ouvert sa porte à l’anéantissement de cette existence. Honte à elle. (…). Rien ne lui semblait exprimable ni compréhensible dans l’erreur qu’elle avait commise – cette faute, ce crime à l’encontre de ses propres efforts. » Et derrière l’écoulement des mots, peu à peu, les non-dits se profilent et Norah avance. Elle marche avec joie dans les rues familières, décidée à faire ce qu’il faut, d’une manière presque déraisonnable mais enfin apaisée. Le récit s’achève sur la possibilité d’une réconciliation entre le père et la fille, perchés tous deux parmi les branches défleuries du flamboyant.
La deuxième femme puissante, Fanta, est vue à travers les yeux de son mari, peut-être parce qu’elle n’a d’existence que par lui, jeune femme aux espoirs déçus, solitaire dans cette maison froide et lugubre qu’elle déteste, ne veillant plus désormais que sur son fils. Femme meurtrie, à jamais étrangère dans ce pays où son mari l’a conduite avec de vaines promesses, elle se mure dans un silence assourdissant. Après une dispute particulièrement violente avec sa femme, Rudy se rend à son travail, malheureux, écoeuré par les propos ahurissants qu’il vient de tenir à sa femme adorée, Fanta. Confiné dans l’habitacle de sa vieille voiture, il s’interroge sur ce qu’il est devenu depuis son retour forcé en France et sur son amour pour Fanta : « Oui, vraiment, qu’avait-il fait de lui-même pour peser maintenant de tout cet amour inemployé, importun sur une femme qu’il avait peu à peu lassée par son incompétence, à un âge, la quarantaine, où semblables défauts (une certaine inaptitude au travail prolongé, une tendance à la chimère et à croire réel ce qui n’était que projets fumeux) ne peuvent plus espérer susciter indulgence ou compréhension ? »
En quelques heures, en proie à un profond découragement et un terrible abattement, Rudy décide de changer sa vie, devenue cruellement absurde entre une femme qui le méprise silencieusement, un fils qu’il terrifie et une mère égoïste et folle. Sur le chemin de cette transformation, Fanta l’accompagne, présence terrible et forte, magnifique buse virulente et énigmatique qui pourchasse Rudy dans ses pensées les plus sombres, le poussant à agir, à changer leurs trois destinées afin qu’elle redevienne une femme d’intention et de volonté. Fanta, femme puissante et miséricordieuse.
La troisième de ces femmes puissantes et sans conteste la plus émouvante, c’est Khady Demba. Après trois années de mariage avec un homme doux et gentil qui jamais n’avait protesté contre la présence envahissante dans leur vie de cette grossesse qui ne venait pas, Khady se retrouve veuve. Méprisée par sa belle-famille, tolérée comme un bon chien travailleur par ses deux belles-sœurs, cette triste Cendrillon se terre dans la cour où « elle se rencognait si bien, ne laissant dépasser de sa mince silhouette accroupie dans son pagne, resserrée sur elle-même, que ses doigts rapides et, de son visage baissé, les hauts méplats de ses joues, qu’on cessait vite de lui prêter attention, qu’on l’oubliait, comme si ce bloc de silence et de désaffection ne valait plus l’effort d’une apostrophe, d’un quolibet. » Elle se réfugie dans ses rêveries, se laissant doucement bercer et envelopper dans des voiles brumeux. Cependant, il lui arrive de se sentir fière d’être Khady Demba, même enfermée dans cette cour, méprisée et insultée, elle garde ce sentiment d’être une personne unique : « A présent encore c’était quelque chose dont elle ne doutait pas – qu’elle était indivisible et précieuse, et qu’elle ne pouvait être qu’elle-même. »
Un jour, on la chasse, la confie à un homme qu’elle ne connaît pas et qui doit la conduire dans un lointain pays chez une vague cousine qui se ne se nomme pas par hasard Fanta… Assise dans une embarcation de fortune qui manifestement n’arrivera jamais à destination vu son état de vétusté, Khady Demba reprend possession d’elle-même et rejoint le rivage. Blessée, avec comme seul compagnon le jeune Lamine, elle tente de quitter clandestinement l’Afrique, n’ayant pas d’autre choix que celui de rejoindre la cohorte de ceux qui doivent s’en aller. Khady, la femme la plus fragilisée et la plus violentée du roman, celle à laquelle son auteure voue une tendresse toute particulière, est la plus puissante des trois car elle garde, fichée en elle envers et contre tout, la ferme assurance de ce qu’elle est : « C’est moi, Khady Demba, songeait-elle encore à l’instant où son crâne heurta le sol et où, les yeux grands ouverts, elle voyait planer lentement par-dessus le grillage un oiseau aux longues ailes grises – c’est moi, Khady Demba, songea-t-elle dans l’éblouissement de cette révélation, sachant qu’elle était cet oiseau et que l’oiseau le savait. »
Alors, oui, ce roman est puissant. Une fois encore, et même plus que dans ces précédents romans, Marie NDiaye déploie, sur le velouté de son écriture, des puissances imaginatives et des profondeurs introspectives remarquables. Le surgissement de l’étrangeté, même s’il surprend moins au fil des livres car son caractère est moins ostensiblement marqué, opacifie davantage la narration, ouvrant des béances et des déchirures complexes sur un monde archaïque, violent et toxique, lieu des blessures originelles. Le rythme est juste, simple et livre la vision nue d’une humanité toujours en souffrance.
https://www.larevuedesressources.org/marie-ndiaye-une-femme-puissante,1388.html
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Tegelijkertijd krijgt de lezer een zeer negatief beeld van Frankrijk voorgeschoteld: zelfs het land is somber en druipend van de regen. Het lukt Fanny niet om geaccepteerd te worden en moedeloos besluit ze dat het aan haarzelf moet liggen.
https://www.canvas.be/langzullenwelezen/marie-ndiaye ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Marie NDiaye------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 'De zijlijn bevalt me goed'Lastig vindt ze het, praten over de roman die ruim een jaar geleden werd bekroond met de Prix Goncourt, Trois femmes puissantes, onlangs vertaald: Drie sterke vrouwen. Ze is bezig met nieuw werk, dat zich voor een groot deel afspeelt in de stad waar ze sinds drie jaar woont, Berlijn. In Frankrijk, waar ze hoog wordt gewaardeerd zowel door de pers als door het grote publiek, is Ndiaye aangevallen vanwege de verklaring die ze gaf voor haar vertrek, dat niet toevallig samenviel met het aan de macht komen van de president Nicolas Sarkozy. 'Monsterlijk', vond ze het Frankrijk van Sarkozy en de sfeer van 'vulgariteiten en verklikken' die er volgens haar heerste. Marie Nidaye heeft zich altijd verre gehouden van het debat in de Parijse literaire kringen. Ze woonde in de provincie, die voor de meeste Parijzenaars gelijkstaat aan het buitengebied waar je af en toe op vakantie gaat. In Duitsland hebben Marie Ndiaye en haar gezin (zij en haar echtgenoot hebben drie kinderen in de leeftijd van 13 tot 19 jaar) zonder aarzeling voor de hoofdstad gekozen. 'Ja, dit is de hoofdstad, maar als Française sta ik toch een beetje buiten het echte leven. De opwinding over het mislukken van de multiculturele samenleving gaat langs me heen. Ik heb geen idee of hier de afgelopen jaren dingen zijn veranderd. Dat komt door de taal. Ik ben Duits aan het leren, maar ik spreek het nog heel slecht. De positie van buitenstaander bevalt me goed. Het is de ideale positie voor een schrijver.' Haar donkere huidskleur en de Senegalese achternaam die ze meekreeg van haar vader (die zijn gezin verliet toen Marie één jaar was en hij terugkeerde naar Afrika) hebben haar nooit het gevoel gegeven 'anders' te zijn. 'Ja, ik voelde me anders dan andere kinderen, maar dat lag meer aan mijn eigen fantasie dan aan hoe het werkelijk was. Ik was er trots op, het was niets ingewikkelds of moeilijks. En nog altijd vind ik het prettig om een plek aan de zijlijn te kiezen. 'Ik heb geen kantoorbaan, ik werk thuis. Maar het leven van andere mensen interesseert me enorm. Ik schrijf graag zo concreet mogelijk, daarom vind ik realityshows ook zo interessant, om te zien hoe mensen leven. Ik lees ook graag faits divers, gemengde berichten en verslagen van rechtszaken.' Inderdaad zijn het doorgaans 'gewone' mensen die Marie Ndiayes oeuvre bevolken: een kamermeisje in een banlieue, een Frans gezin in een provinciestadje, een hardwerkende advocate. In die schijnbaar alledaagse realiteit komt het magische, het fantastische op veelal verontrustende wijze inbreuk maken: een jongetje wordt door zijn ouders verkocht aan een rijke dame, heksendochters veranderen in vogels, een moeder wordt jonger dan haar dochter. 'In Trois femmes puissantes zit minder van dat bovennatuurlijke dan in mijn vorige boeken. De taal is ook wat eenvoudiger en het verhaal zit dichter op de realiteit. Het is mijn meest optimistische boek tot nu toe. Met alle hoofdpersonen loopt het goed af, al sterft één van hen op het laatst. Toch vind ik ook dat een tamelijk vrolijk einde.' Het is ook het eerste boek waarin Ndiaye een link legt met het geboorteland van haar vader, Senegal. De roman bestaat uit drie delen waarin steeds een ander verhaal wordt verteld, met andere hoofdpersonen. Door terugkerende motieven en een overkoepelend thema vormen de drie delen een eenheid. In het eerste deel gaat de op orde en regelmaat gestelde Norah op bezoek bij haar autoritaire vader in Senegal. Het tweede deel verhaalt over de Fransman Rudy Descas, die zijn Senegalese vrouw met mooie beloften naar Frankrijk heeft meegenomen, maar nu inziet dat hij op alle fronten heeft gefaald. In het laatste deel maken we kennis met Khady Demba, een jonge Afrikaanse die probeert naar Europa te komen. In de Franse pers lag de nadruk vooral op de politieke kant van de roman. 'Ik denk dat de meeste critici in Frankrijk zich hebben geconcentreerd op dat laatste deel, over immigratie. Maar voor mij stelt Trois femmes puissantes vooral sociale kwesties aan de orde, het is meer een sociale roman. Het gaat over ballingschap, in al zijn betekenissen. 'Ook Rudy Descas, die thuis is in zijn land, voelt zich buitengesloten. Maar ik ben geen geëngageerde schrijver die zijn punt wil maken. Ik bedenk vooraf nooit wat voor soort boek ik wil schrijven, maar ik ga gewoon aan het werk en uiteindelijk is er een resultaat, dat je op duizend manieren kunt interpreteren.' Voor die verschillende interpretaties doet de schrijfster de lezer aan het eind van elk deel een kleine handreiking. Onder het kopje 'contrapunt' staan korte, dromerige teksten, die de hoofdpersonen in een ander licht zetten. Zo neemt Norah plaats in de bloeiende flamboyant, de tropische boom waar haar vader altijd de nacht doorbrengt. Dit geeft Trois femmes puissantes alsnog iets vervreemdends, alsof de realiteit opeens even overhelt, kantelt. Ook de vele vogels die in de zinnen opduiken, hebben weinig realistisch, zoals in het deel waarin de vader een grote, licht verontrustende vogel is. 'Ik houd ervan om vogels als beeld te gebruiken. Over het algemeen worden ze gezien als symbool voor vrijheid en schoonheid. Maar net als in The Birds, de film van Hitchcock, hebben vogels ook een verontrustende kant. Op dezelfde manier kunnen sommige kleuren iets ambivalents hebben. Zoals groen, dat voor fijne begrippen als de natuur of de lente staat, maar ook een ziekelijke, morbide kleur kan zijn. Die tweeslachtigheid vind ik interessant en daarmee is het magische ook in dit boek aanwezig. Ook in de setting. Maar ik weet weinig van Senegal. Mijn Afrika is eerder gedroomd dan echt.' Marie Ndiaye: Drie sterke vrouwen. Uit het Frans vertaald door Jeanne Holierhoek. De Geus; 385 pagina's; € 19,90. ISBN 978 90 4451 677 7. https://www.volkskrant.nl/nieuws-achtergrond/de-zijlijn-bevalt-me-goed~badfc3e9/ ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Het leven zit vol valkuilen, vindt Ndiaye
De
boeken van de winnares van de Prix Goncourt Marie Ndiaye gaan vaak over
anders zijn. Racisme en discriminatie hebben haar altijd beziggehouden.
De Prix Goncourt, Frankrijks belangrijkste literaire prijs, is
gisteren toegekend aan de in Berlijn wonende Frans-Senegalese Marie
Ndiaye (42) voor haar roman Trois femmes puissantes (‘Drie machtige
vrouwen’). Ndiaye is een teruggetrokken vrouw, die zich nooit in het
Parijse wereldje vertoont, wars is van loftuitingen en verlegen wordt
van eerbetoon.
Trois femmes puissantes is een schitterende, krachtige roman, geschreven in het heldere, geciseleerde taalgebruik dat Ndiaye’s werk kenmerkt. Vele vertalers zullen er een harde dobber aan krijgen. Haar zinnen zijn lang, ritmisch, melodieus. Ze laat drie Senegalese vrouwen aan het woord, direct en in één geval indirect, die allen te maken krijgen met het kwaad, met leugens, bedrog en vernedering. De eerste is een advocate in Parijs die door haar vader naar Dakar wordt geroepen en ontdekt dat deze man, die zijn kinderen terroriseerde, het leven van haar broer heeft verwoest. De tweede is met haar man naar Frankrijk verhuisd zonder zijn geschonden verleden te kennen. De derde vrouw, na de dood van haar man verstoten door diens familie, behoort tot de kansloze vluchtelingen. Machtig zijn deze vrouwen niet, wel sterk, op het onverwoestbare af. Marie Ndiaye heeft in haar werk geëxperimenteerd met taal en onderwerp en liet in Comédie classique de hele roman uit één lange zin bestaan. Absurdisme en sprookjes lopen vaak door elkaar heen, het mysterie is sterker dan de ratio, waardoor de schrijfster benadrukt hoe onzeker en vol valkuilen het menselijk bestaan is. In romans als Lieve familie en De tijd van het jaar stelt Ndiaye het ‘anders zijn’ aan de orde. Hoe geaccepteerd te worden als je huid een andere kleur heeft en er niet ‘bij’ hoort? Hoe te reageren op vernedering en buitengesloten worden? Racisme en discriminatie hebben haar altijd beziggehouden – hoe versluierd ook. In 2001 kreeg Ndiaye de prix Femina voor haar zesde roman, Rosie Carpe, een boosaardig sprookje over misbruik en verlies, over ontaarde ouders en eenzaamheid, over naïviteit en doortraptheid. In 1999 publiceerde ze haar eerste toneelstuk, Hilda, een hilarisch en absurdistisch stuk dat doet denken aan Beckett en Ionesco. Net zo min als in haar toneel laat Ndiaye in haar romans een persoonlijke, autobiografische noot doorklinken. Pijn en onderhuids geweld, dat vind je wel in een groot deel van haar oeuvre. Haar personages manifesteren zich via woorden, zoals ze zijn, zonder opsmuk. Geweld of wreedheid kan schuilen in een overdaad aan ‘délicatesse’, in een vreemde kalmte, een kleine ontregeling van gewoonten, in ironie. Ze maakt het de lezer daarmee moeilijk zich met de personages te identificeren, en dat is precies de bedoeling. Ndiaye is, samen met haar oudere broer, opgevoed door haar Franse moeder. Haar vader, afkomstig uit Senegal, verliet het gezin toen zij een jaar was. Ze groeide op in de buitenwijken onder Parijs, maar woonde lange tijd, met haar man, schrijver Jean-Yves Cendrey, en hun kinderen, in een dorpje in Normandië. Veel van haar werk speelt zich af op het platteland. Sinds een paar jaar woont het gezin in Berlijn. Heerlijk anoniem. Aan de Prix Goncourt is een bedrag van 10 euro verbonden. De Prix Renaudot ging naar Frédéric Beigbeder voor Un roman français. De Prix Renaudot voor pockets was voor de in Tunesië geboren Hubert Haddad voor Palestine.
Een versie van
dit artikel
verscheen ook in
NRC Handelsblad
van 3 november 2009
https://www.nrc.nl/nieuws/2009/11/03/het-leven-zit-vol-valkuilen-vindt-ndiaye-11806615-a1066432
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De vrouwen zijn onverslaanbaar
Mari
Ndiaye is de Toni Morrison van Frankrijk. Haar nieuwe roman gaat over
onverwoestbare vrouwen. Hopelijk krijgt zij dé literaire prijs van
Frankrijk.
Weinig rumoer, dit jaar, in de aanloop naar de Prix Goncourt, die
aanstaande maandag, 2 november, om 12.45 uur, in het bekende restaurant
Drouot in Parijs zal worden toegekend. Vorig jaar vielen er al
veranderingen waar te nemen: er schoven nieuwe juryleden aan tafel, er
werd onder het energieke voorzitterschap van Françoise Chandernagor een
einde gemaakt aan het jurylidmaatschap voor het leven; handjeklap,
ruilhandel en dwingende telefoontjes van machtige uitgevers waren minder
evident. De prijs ging – teken aan de wand – naar een kleine, nooit
eerder bekroonde uitgeverij (P.O.L.), en bovendien naar een complete
outsider in het Parijse literaire wereldje, de Frans-Afghaanse auteur en
cineast Atiq Rahimi.
Wie het lijstje van de laatste nominaties voor dit jaar doorneemt ziet dat er maar een van de machtigste uitgeverijen vertegenwoordigd is (Gallimard); een middelgrote uitgeverij die zelden in de prijzen valt (J.C.Lattès); en een kleine, onafhankelijke uitgeverij met een eigenzinnig signatuur (Les editions de Minuit). De laatstgenoemde gooit kwalitatief gezien hoge ogen. Bij deze uitgeverij verscheen het derde deel van Jean-Philippe Toussaints trilogie over liefde, reizen en de interactie van tijd en plaats. Ook diens La verité sur Marie refereert aan Japan, China en Parijs, en zit vol ondoorgrondelijke ontmoetingen en verhalen met mysterieuze en onverwachte wendingen. Toussaints wereld en zijn mensbeeld zijn, sinds zijn debuutroman De badkamer uit 1985, vreemd, onlogisch en ongrijpbaar gebleven en toch – of juist daarom – intrigeren ze. Geen psychologie maar geografie, geen analyse maar feitelijke beschrijving. Geen tastbare vrouw, geen Marie van vlees en bloed, maar een grillige, aanbeden fee, icoon in de modewereld. De tweede Minuit-auteur die goede kansen heeft de Goncourt in de wacht te slepen is Laurent Mauvignier, van wie eerder bijvoorbeeld In de menigte in het Nederlands is verschenen, een roman over het drama in het Brusselse Heizelstadion in 1985. Zijn zevende roman Des hommes gaat over de Algerijnse onafhankelijkheidsoorlog en de gevolgen daarvan voor het leven van ooit veelbelovende jongemannen – tot op de dag van vandaag een gevoelig literair onderwerp. In de roman is een verjaardagscadeau de inleiding tot een crisis waarbij eindelijk een decennialange stilte wordt doorbroken. Wat hebben die mannen nu eigenlijk meegemaakt in die oorlog waar ze als jongens heen werden gestuurd? Waarom die stilte na hun terugkeer? Hoe komt het dat ze tot armoede vervielen, agressief en eenzaam werden, verschoppelingen in de maatschappij? Eenzaamheid en stilte zijn ook pijlers van Trois femmes puissantes, de schitterende roman van de Frans-Senegalese schrijfster Marie Ndiaye (42), een voorlopig hoogtepunt in haar omvangrijke oeuvre van romans, essays en toneelstukken. Ndiaye bevindt zich te midden van de genomineerden op eenzame hoogte. Haar taal is onnavolgbaar, ritmisch en klankrijk, haar zinnen melodieus, lang en doorwrocht. In haar scherpe dialogen blijft het wezenlijke vaak ongezegd, zodat je actief aan het werk wordt gezet. Ndiaye speelt met de lezer, ze weet precies wat hij wil, maar zet hem op het verkeerde been, en is in staat subtiel het proces van identificatie te verstoren. Hoe kan een schrijver wreedheid en onrecht in woorden vangen zonder journalistieke middelen, lijkt steeds de vraag te zijn die Marie Ndiaye zich stelt. In Lieve Familie beschreef ze hoe genadeloos een zwart schaap van de familie buitengesloten kan worden. Rosie Carpe (Prix Femina 2001) was het relaas van een zwarte vrouw die terugkeert naar haar geboorteland Guadeloupe zonder daar veel gelukkiger te worden; Hilda een toneelstuk over een dienstmeisje dat door haar werkgeefster wordt uitgebuit. Bij Ndiaye blijft veel onderhuids, duister, onbenoemd. Vaak introduceert zij magische elementen – gedaantewisselingen, verdwijningen – waardoor het ongrijpbare in haar werk wordt benadrukt. Trois femmes puissantes verenigt drie verhalen over het leven van drie Senegalese vrouwen, die allen te maken krijgen met het kwaad, met leugens, bedrog en vernedering. De eerste is een advocate in Parijs die door haar vader naar Dakar wordt geroepen en ontdekt dat deze man, die zijn kinderen terroriseerde, het leven van haar broer heeft verwoest. De tweede vrouw is met haar man van Dakar naar Frankrijk verhuisd zonder dat ze weet heeft van zijn geschonden verleden en hun tot mislukken gedoemde huwelijk. De derde Senegalese vrouw, na de dood van haar man verstoten door diens familie, behoort tot de kansloze vluchtelingen. Machtig zijn deze vrouwen in de letterlijke zin des woords dus niet. Integendeel. Hun macht ligt in hun innerlijke kracht. Zij zijn sterk, onverwoestbaar, twijfelen niet aan wie zij zijn, ook al bevinden ze zich in de grootst mogelijke, uitzichtloze misère. Terwijl Toni Morrison slavernij, rechteloosheid, uitsluiting en racisme breed romanesk, ‘op zijn Amerikaans’ uitwerkt, zoekt Ndiaye het ‘op zijn Frans’ in de miniatuur, in de suggestie, in de registers van de taal. Hoewel hun stijl mijlenver uiteen ligt, is hun thematiek verwant. Zoals Morrison in bijvoorbeeld Een daad van barmhartigheid vrouwenlevens optekent, schetst Ndiaye ze in Trois femmes puissantes. Bij de eerste zijn die vrouwen onderling verbonden door het verhaal, bij de tweede is de rode draad van symbolische en magische aard, zoals in de verschijningen van diverse vogels, symbool van dreiging en onrecht. Morrisons vrouwen kunnen als individu niet overleven, zoals ze zei in een interview met deze krant (CS, 14.05.04). Ndiaye geeft haar vrouwen een harde kern, een onaantastbaar besef van uniek mens-zijn, dat hen overeind houdt, ook, bij verdriet, in mensonterende situaties. Als de jury werkelijk de roman wil bekronen die ruimschoots boven de andere uitsteekt, dan geeft zij Marie Ndiaye maandag de Prix Goncourt. Marie Ndiaye: Trois femmes puissantes. Gallimard, 316 blz. € 19,- https://www.nrc.nl/nieuws/2009/10/30/de-vrouwen-zijn-onverslaanbaar-11804844-a803741 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ |